mardi 22 décembre 2009

Continuons le debat...

Comme certainement beaucoup d'entre vous, j'ai reçu dans ma boite à spam un mail m'invitant à signer une pétition pour que cesse d'être débattue la question de l'identité nationale. L'espace d'un instant j'ai été tenté de signer, n'adhérant que très peu aux idées qui ont été dégagées par le travail accompli jusqu'à présent, mais je me suis ravisé. Ce débat nous offre quelque chose qu'il nous aurait été trop difficile de voir avant, parce que l'usage veut que nos opinions soient personnelles et nos pratiques confidentielles.
Beaucoup diront que c'est parce que facebook est passé par là, c'est vrai que les réseaux sociaux ont banalisé la divulgation de notre intimité, mais ça se serait produit de toute façon. Aujourd'hui nous avons envie de parler librement, on en a marre de devoir garder pour soi tous ces petits détails, ces petits riens qu'on a envie de partager avec les autres mais qu'on ne dit pas parce qu'on ne trouve pas la bonne occasion pour le placer, ou qu'on craint de blesser l'autre dans ses propres convictions.
L'époque est au déballage. Ceux qui n'ont pas le temps ou l'envie de voir un psychiatre ou un confesseur ont pensé qu'eux aussi avaient le droit de dire tout haut ce qu'ils pensent tout bas. Personnellement je profite de l'espace de liberté que je m'offre ici pour dire ce qui ne passerait pas forcément en société, et je modère déjà beaucoup mes propos.
Toute vérité n'est pas bonne à dire. Où est la vérité? Doit-on se fier aveuglément à nos livres d'histoire? Je ne crois pas, en fait je pense sincèrement que là où il y a analyse il y a interprétation et il est très difficile d'être impartial. Beaucoup de gens affirment avoir raison et détenir la vérité. J'aime beaucoup cette image de la vérité détenue, comme en prison...

Le sujet auquel nous sommes conviés à participer est particulièrement glissant, à cause de tous les sous-entendus qui vont avec. quand on parle du "ministère de l'immigration et de l'identité nationale", on associe assez vite avec "reconduite à la frontière". quand on parle juste de l'immigration, le journal nous a bien appris à toujours l'associer avec "violences en banlieue".
Je propose d'envoyer tous nos délinquants de l'autre coté d'un peu toutes nos frontières (répartissons bien, si on les envoie tous en Belgique, ils vont gueuler, les belges) en plus ça va régler le problème de la surpopulation carcérale, c'est cool, ça fera de la place pour les politiciens.

Ouvrons les yeux, bordel, il n'y a jamais eu de problème d'identité nationale, et il n'y en a toujours pas, et c'est pareil pour l'immigration. Des problèmes, il y en a, des tas, mais certainement pas ceux là. Pourtant il faut continuer ce débat inutile, il nous enseigne une chose importante: moins d'un français sur deux est choqué par ce débat, ce qui signifie que plus de la moitié des français pensent que l'immigration est un problème en France.


Je défend la liberté d'opinion et la liberté d'expression, et je soutiens qu'il est nécessaire de défendre le droit à la haine bête méchante et aveugle, tant qu'elle n'est pas suivie de violence, mais on ne peut pas laisser la haine être exploitée pour des motifs électoralistes. Que j'approuve ou pas ce qui se dit, je laisserai toujours dire, chacun est libre de tenir les propos qu'il souhaite, et chacun est responsable des propos qu'il a tenu. Il sera drôle, quand une fois pour toute on aura pu refermer ce dossier, de mettre les gens face à leurs responsabilités, face à leurs propos.

Pourquoi veut-on nous faire croire maintenant qu'il y aurait moins de délinquants s'il y avait moins d'étrangers? J'ai été un immigré toute mon enfance, et je n'ai jamais constitué une menace pour la sécurité du Canada ou du Cameroun.

Ah, oui, mais c'est certainement parce que je suis blanc...

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