dimanche 20 décembre 2009

Ah, ouais, maintenant je me souviens...

L'autre soir apres une longue journée de travail, précédée d'une courte mais epuisante semaine de travail (celle qui vient s'annonce pire encore, mais je vais arreter de me plaindre, déjà j'ai un travail, et il est pas si pourri que ça) j'avais une folle envie de me torcher la gueule un coup comme je ne l'avais pas fait depuis un bout de temps (une bonne semaine, au moins), mais où donc aller, maintenant que mon ancien rade est fermé?

Je me suis souvenu que mon ex-ex rade etait sur mon chemin, et dans mon souvenir j'en etais parti parce que c'etait juste un peu cher, et qu'il augmentait ses tarifs deux fois par an. Mais j'avais un peu de thunes sur moi, j'avais été très sage financierement cette semaine, je pouvais donc me le permettre.
En entrant, je retrouve quasi naturellement ma place au comptoir, un endroit central qui me donne une bonne vue sur la moitié de la salle. Quand je suis seul dans un bar je deviens un peu voyeur. Je vis par procuration. Je ne dis pas un mot et j'écoute attentivement ce qui se passe dans la vie des autres. Parfois c'est difficile d'etre discret dans ce petit jeu là quand l'une de mes cibles raconte une blague drole. Heureusement les gens sont rarement droles.
En m'installant, je remarque immediatement cette tres jolie fille, et je pense qu'elle me trouve à son goût aussi, puisqu'alors que je passe beaucoup de temps à l'observer, elle semble beaucoup regarder dans ma direction.
Fidele à mes habitudes (je n'en serais pas là où j'en suis sans mes putains d'habitudes) je ne vais pas l'aborder, bien sûr, ce serait trop simple. Je sais bien qu'il suffirait d'un "bonjour, tu me plais beaucoup, je peux t'offrir un verre?" et je serai fixé, mais je ne sais pas faire ça.
Au lieu de ça, pendant que je fumais tranquillement ma clope dans le froid sibérien du centre parisien, elle vient me demander secours et assistance. La pauvre, je comprends bien son désarroi, n'a plus un rond pour se payer une autre biere. Je l'invite donc à partager mon pichet.
On papote un peu, mais on rame surtout. Damned, on a rien en commun, on ne trouve aucun sujet de conversation pouvant interesser l'autre. Je me trouve nez à nez avec un trou noir, j'y suis irresistiblement attiré mais je sens bien que je serais bien mieux ailleurs. Mais bon, ça pourrait etre pire, j'etais arrivé seul et me voilà avec une jolie fille, pas de raisons de se plaindre.
Je lui paye quelques verres puis on sort. Elle a faim, et veut manger un morceau au "restaurant" rapide du coin et me met à contribution pour payer son repas, je fouille le contenu de mes poches et lui tends toute ma fortune (on va arrondir à 43 centimes). Je crois que je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie, elle s'est mise à demander à tous les clients du "restaurant" s'ils ne pouvaient pas lui payer son repas. Autant ça ne me derange pas de faire la manche (seulement si c'est donnant-donnant, les connards qui ont juste une pancarte et qui prennent un air pitoyable et/ou pathetique, j'ai juste envie de leur foutre mon pied dans la gueule ou le fondement) apres tout, moi meme il m'est arrivé de glaner quelques centimes avec ma guitare (j'ai tout donné à la guitare, c'est elle qui avait fait le plus gros du travail) mais là, solliciter la generosité de parfaits inconnus pour une somme non negligeable de plus de cinq boules, franchement ça me choque.
Le pire, c'est qu'elle y est arrivée, et en faisant comme ça elle a meme court-circuité la file d'attente.
En sortant, je lui propose de finir chez moi, bien sûr, je suis gentleman mais je n'en reste pas moins un homme, mais elle me répond "nan, je rentre chez moi, mais on se recroisera certainement au bar"

Maintenant je me souviens pourquoi je n'y allais plus, dans ce bar... on y passe des soirées de merde.

Aucun commentaire: