dimanche 22 mai 2011

Apocalypse

Je suis encore vivant. Et c'est pas grâce à vous. Tous mes indicateurs me disent qu'il ne me reste plus beaucoup de temps. Je vais crever un jour ou l'autre, et bien que je veuille vraiment retarder l'inévitable ça se produira quoi qu'il arrive. Et je ne suis pas prêt.
Je perds mon sang par tous mes orifices, je chie du sang, je vomis du sang, et le sang qui me reste je le donne. J'ai mal, physiquement, vivre dans cette enveloppe charnelle devient une torture. Ma peau se recouvre de taches violacées, mes pieds et mes mains se couvrent de pustules, mes cuisses ressemblent à une ancienne plaie béante qui n'a jamais cicatrisé.
Mon corps n'est plus celui que j'aimais. Avant j'étais presque beau, en tous cas j'étais pas désespéré comme je crois l’être aujourd'hui. Jusqu'à présent je pensais sincèrement que j'étais le plus beau mec que la terre ait porté (je déconne... mais sérieusement, j'étais persuadé d’être au moins un peu beau) et maintenant quand je me vois dans le miroir j'ai vraiment l'impression d’être plus moche que le plus moche des gens que j'ai pu croiser dans ma vie, les difformes mis à part.
Mon esprit n'est plus le mien.Je suis devenu l'esclave de la dépression. Je ne dors que si je suis torché, et je suis réveillé bien trop tôt pour avoir profité de mon repos, et bien trop tard pour être à l'heure au boulot. Je ne dors que quand mon corps ne me laisse plus le choix, sinon je bosse ou je bois.
La dépression me donne aussi des envies à a la con. Tous les matins en voyant le métro arriver je me pose la question: je saute ou pas? Si je suis là pour en parler, c'est que je ne l'ai pas encore fait, mais si j'en parle ici c'est qu'il y a un problème.
Chaque jour qui passe me fait regretter ma chieuse. Aussi chieuse ait-elle pu être, autant cette femme a pu être un vrai défi pour moi. Il est vrai que je privilégie toujours la solution de facilité, et la première fois qu'elle m'a amené dans son lit je n'ai rien eu à faire, elle voulait depuis longtemps que j'y sois.
Entre temps d'autres femmes ont partagé ma couche, j'ai même été amoureux, mais je ne peux pas l'oublier. Ça va bientôt faire deux ans qu'elle est partie et bien que je sache qu'elle aurait fait ce qu'elle a fait même si je n'avais pas été dans sa vie, elle serait morte de toute façon.

Ce n'est pas ma faute
J'ai beau me le répéter comme une sorte de mantra il n'empêche que je me sens directement responsable de sa mort. Je n'aurais pas pu faire quoi que ce soit pour l'en empêcher, certes, mais je me dis que si j'étais pas l'ordure que je suis, elle aurait pas autant eu envie de partir.



Je ne veux pas partir, mais c'est pas vraiment moi qui décide